Philippe Lenglet – Photographe

publié le avril 9, 2018, dans la catégorie Artistes

Naissance en 1960 à Tourcoing.
A 11 ans apprentissage de la clarinette et du solfège.
A 15 ans, marqué par le blues, Jimi Hendrix et Frank Zappa, abandon de cet instrument au profit de la guitare et apprentissage presque en autodidacte.
En 1982, découverte de la musique improvisée et de la pratique de la guitare préparée.
En 1985, découverte de la photographie, un peu par hasard, au cours d’un voyage en Chine. Première exposition, en noir et blanc. D’autres suivront, avec un travail réalisé en duo avec sa compagne peintre, Marie-Noëlle Dufromont, pour lequel les photographies sont associées à des textes, mises en couleurs et en situation.
En 1998, naissance du C.R.I.M.E. (Centre Régional d’Improvisation et de Musiques Expérimentales) et début d’un nouveau cycle de travail, tant musical que photographique. Dans les concerts, il est avec sa guitare ou son appareil. Ce qui devait être au départ un constat photographique se transforme rapidement en un travail de création parallèle et transversale à la musique improvisée, travail qui se poursuivit et s’enrichit, toujours avec la musique mais aussi avec la danse au sein du collectif Muzzix.
Première exposition personnelle à La Malterie en 2002, puis une autre à la Médiathèque de Villeneuve d’Ascq en 2004 ainsi qu’à la galerie Rézéda à La Madeleine en 2011.
Plusieurs participations au festival Muzzix à la Malterie à Lille (projection de photos et d’animations à partir de photos sur écran).
Participations aux Fenêtres qui parlent (Lille).
Participation à l’exposition collective A la recherche des images perdues autour de Marcel Proust en novembre 2013 à la Maison de la Photographie à Lille.
Expositions en octobre 2015 dans les Instituts Français de Cologne et Düsseldorf.
Exposition en octobre 2016 à la Malterie.
Le projet « Photographies à entendre », dont le principe est de recueillir des propositions sonores correspondant aux photos de concert, en les incluant au fur et à mesure dans une installation (projection et sonorisation), a été présenté à la Gare St-Sauveur en 2010 et sous
une forme interactive à la Maison Folie de Lille-Moulins en 2011 (à cette occasion, passage
dans l’émission Tapage nocturne sur France-Musique).
Le projet « Philographies », qui associe la projection d’une photo avec les commentaires enregistrés de l’auteur, a été présenté à la Malterie en mars 2017.

Démarche

Dans mon travail, le flou traduit le mouvement, tant les mouvements des musiciens que le mien propre (utilisation de zoomings, rotations, travellings, bougés, tremblements, etc). Pour moi, l’appareil photo n’est pas un instrument figé et collé à l’œil, et j’essaie d’adapter ma démarche picturale à la démarche musicale, afin de rendre visible l’énergie et l’émotion de l’instant. L’improvisation souvent pratiquée par les musiciens ou les danseurs devient un des processus de création chez moi.
Le paradoxe ne se trouve pas que dans ces oppositions basiques que sont le net et le flou, le noir et le blanc, le figé et le mouvant. Là où il prend de l’importance, c’est dans la technique même de la photographie : la vitesse très lente lors de la prise de vue permet une part d’aléatoire, de hasard, que l’on retrouve dans la musique improvisée, la surprise du résultat au développement traduisant, avec un léger décalage, la spontanéité des musiciens ; mais cette vitesse lente permet aussi à la pellicule de s’imprégner de l’ambiance, et lorsqu’on regarde le résultat en image, ce qui me/nous surprend est l’impression de vitesse qui en ressort. De fait, les personnages sont souvent fantomatiques, esquissés, devinés ou hiératiques, mais laissent toujours apparaître leur essence propre.
Les tirages sont effectués par mes soins sur papier photo traditionnel, à partir de négatifs.